A partir du 19ème siècle, l’association de développements technologiques (traitement de l’eau, vaccins, antiseptiques) et de changements socioculturels (hygiène, éducation, urbanisation) majeurs a été partout à l’origine de progrès spectaculaires dans le contrôle et la prévention des maladies infectieuses – avec notamment la quasi-disparition du choléra, de la peste ou de la tuberculose dans les pays développés. D’une manière générale, il faut souligner que cette révolution sanitaire a été réalisée pour l’essentiel sous l’impulsion des politiques publiques paternalistes plus ou moins autoritaires qui semblaient susciter l’adhésion d’une grande majorité de la population en raison de leurs effets manifestes sur la santé publique. A partir des années 80, un glissement peut toutefois être observé dans les rapports entre la population et les institutions sanitaires. Comme l’a montré la pandémie de COVID-19, les politiques de prévention se heurtent de plus en plus fréquemment au doute, à la méfiance ou même la complaisance d’un nombre croissant de nos concitoyens. Dans ce contexte, l’approche paternaliste qui avait permis la maîtrise des maladies infectieuses apparait de plus en plus inopérante. Aussi, quels sont les alternatives possibles à cette approche classique et avec quelle l'efficacité ? Dans le cadre de cette présentation, nous passerons en revue les principales découvertes au sein des sciences comportementales appliquées à la prévention et nous discuterons des avantages et des limites des méthodes proposées par les chercheurs de ces disciplines pour faire face aux nombreux défis que les acteurs de la santé publique devront relever dans les prochaines années.