Introduction - Les adressages tardifs et démarrages de la dialyse en urgence interrogent la collaboration entre médecins généralistes (MG) et néphrologues dans la prise en charge de la MRC. Les objectifs étaient de décrire la présence et l’engagement dans le soin pré- et post-dialyse des MG et néphrologues et d’analyser les conséquences de leur rencontre sur le façonnement des parcours de soins. Méthodes - Une méthode mixte au design séquentiel explicatif a été utilisé. D’abord, la consommation de soins des patients incidents dialyse de 2015 de France extraits du registre REIN et chaînes au Système national des données de santé (SNDS) a été étudiée : consultations, prescriptions de biologie et de médicaments 2 ans avant et 1 an après démarrage de la dialyse. Puis, des entretiens semi-directifs avec néphrologues et MG bretons entre avril 2020 et avril 2021 ont été réalisés et analysés thématiquement pour être intégrés aux résultats quantitatifs. Résultats obtenus ou attendus - Ont été inclus 8856 patients ayant démarré la dialyse en 2015 en France et 18 néphrologues ainsi que 12 MG. La présence des néphrologues, croissante puis totale après le démarrage de la dialyse, dépendaient des pratiques d’adressage des MG. Après dépistage, les MG contrôlaient par eux-mêmes la stratégie thérapeutique jusqu’à ce que des « contextes d’adressages » survenaient. Les néphrologues étaient alors à la tête des décisions thérapeutiques avec une présence des MG restant cependant importante avant la dialyse. Conclusion - Des présences et formes d’engagement changeantes le long du cours de la MRC ont été mises en évidence. Dans un contexte de déploiement du forfait MRC et le renforcement de nouveaux acteurs (infirmi.er.ères de parcours et de pratique avancée [IPA]), la présence et les formes d’engagements des acteurs du soins primaires sont à considérer afin ne pas fragiliser le lien ville–hôpital dans la prise en charge.