À quelques centaines près, selon les incertitudes des fichiers, le secteur social et médico-social compte quelques 35 000 établissements et services. En 1975 et 1970 deux lois, l’une, datée du 30 juin 1975 portant sur le médico-social et l’autre sur le sanitaire, avaient articulé les relations entre les deux secteurs. Les temps étaient alors à la séparation entre l’hôpital et l’hospice ; ils étaient aussi à la croissance. Ce cycle est terminé. Deux autres lois, à sept années d’intervalles, viennent de recomposer les relations entre les deux secteurs. Au terme de cette évolution engagée par la loi du 2 janvier 2002 et close par la loi de 2009 dite « Hospitalisation, patients, santé et territoires », les rapprochements sont valorisés sous l’égide des nouvelles agences régionales de santé. Le médico-social est désormais en tension entre l’accent mis sur le rapprochement avec le monde hospitalier, mais cela concerne surtout les établissements qui accueillent des personnes âgées dépendantes, et la forte demande de recentrage sur les services proposés aux personnes fragilisées par la maladie, le handicap, l’âge ou les ruptures des trajectoires de vie, que ces personnes soient hébergées dans des établissements ou restent à leur domicile. Pour le médico-social, l’établissement avec ses règles et ses murs, n’est plus l’image dominante, le service à la personne accueillie devient la référence primordiale. 350 mémoires ont été soutenus en novembre 2010 par des postulants au certificat d’aptitude aux fonctions de directeurs d’établissements et de services. Une grande partie de ces travaux illustre, parfois jusqu’à l’excès, ce changement de modèle. Les plates-formes de services se multiplient, l’action au domicile devient privilégiée, les auteurs des mémoires se jettent à corps perdu dans ce bouleversement. On appréciera souvent la réactivité des auteurs, on regrettera parfois le manque de recul et d’analyses des contraintes et des limites de ce nouveau modèle qui s’esquisse.